Les carnets de Léonard, comment un fils illégitime s’est hissé au rang des plus grands savants de notre histoire ?

Il peut nous arriver de nous demander comment ont pu faire les génies de ce monde pour maîtriser leur art, faire des découvertes fondamentales qui ont pu permettre à l’humanité de faire un bond en avant.

Il m’arrive souvent d’y songer, de me questionner à ce sujet. J’ai entamé un voyage personnel, un voyage dans l’histoire, dans les méthodes des grands pour répondre à cette question qui m’obsède : comment sont-ils arrivés là ?

Aujourd’hui, je veux aborder avec vous le cas de Léonard DeVinci et notamment sa prise de note que beaucoup d’experts considèrent comme le plus incroyable témoignage écrit de l’observation, de l’imagination et de la créativité de l’Homme.

J’espère que cet article pourra vous inspirer et peut-être vous apporter des solutions dans votre construction professionnelle et personnelle.

DeVinci, le grand maître

Je ne vous présente pas Léonard de Vinci, vous avez tous qui il est. Toutefois je ne pense pas que tous connaissiez tout ce qu’il a accompli et toute l’étendue de ses connaissances.

DeVinci était un polymath. Il était maître dans plusieurs domaines : peinture, sculpture, ingénierie, mise en scène théâtrale, anatomie humaine, etc.

Ces domaines n’ont rien à voir. Pourtant, tout au long de sa vie et au fil du développement de sa maîtrise, ces univers sont venus s’auto-alimenter les uns les autres pour faire de DeVinci la personne dont on se souvient aujourd’hui.

La Joconde, la sculpture du cheval des Sforza, les machines de guerre, la première nomenclature dentaire, le développement d’une loi physique sur le débit des cours d’eau, l’étude de l’optique et de la lumière ou la découverte du fonctionnement du vol des oiseaux et de la portance.

Rares sont les personnes qui puissent se vanter d’une aussi grande maîtrise dans tant de domaines. Nous pourrions théoriser et proposer certaines explications, mais ce ne serait que des suppositions.

En revanche, ce que l’on peut remarquer d’incroyable chez Léonard de Vinci est sa manière de prendre des notes. Cette méthode a de grande chance d’avoir contribué à faire de lui cet expert pluridisciplinaire.

Personnellement je pense que c’était là l’ultime œuvre d’art de De Vinci, unique en son genre, c’est cet art qui lui a permis de développer tous les autres.

Passons au concret.

Les notes de DeVinci : la principale preuve de ses obsessions et de sa qualité d’observateur.

C’est après avoir quitté Florence pour Milan que Léonard DeVinci commence sa prise de note active, une habitude qu’il ne quittera jamais. L’arrivée de DeVinci à Milan marque la fin de sa vie d’apprenti. Remarquez que je synthétise pour une compréhension plus aisée. Je ne peux que vous inviter à vous renseigner sur le personnage pour en savoir plus.

DeVinci a pris l’habitude de prendre des notes à chaque heure de la journée. Il les conserve dans des carnets sous forme de volumes ou simplement sous forme de feuillets volants.

Ses notes lui permettent de griffonner ses observations, ses idées, on retrouve aussi des listes de choses à faire, des croquis, il essaye de « photographier » les scènes de la vie courante qu’il observe, réalise des budgets pour ses projets, etc.

Bref, ses carnets de notes sont un véritable catalogue de ses lubies, de ses passions et de ses projets. Ce n’est pas tout. De Vinci est aussi reconnu comme l’un des pères fondateurs de la pensée empirique moderne. Au fil du temps on retrouve dans ses volumes de note ses observations sur le vol des oiseaux, la forme des ruisseaux, des effets de l’ondulation de l’eau, le comptage et l’observation des dents, l’anatomie de corps qu’il dissèque, observations botaniques, etc.

Tout ce qu’il étudie se retrouve dans ces volumes. Là n’est pas nécessairement le plus intéressant.

Walter Isaacson, auteur d’une de ses biographies, a fait le tour des musées du monde entier pour étudier directement ses notes. Il nous explique qu’observer une page nous permet d’imaginer toutes les autres.

Sur l’une d’elles on retrouve le dessin d’un personnage masculin, au-dessous on retrouve un arbre dont des branches forment les vaisseaux sanguins de l’homme. Du dos de l’homme sortent des formes géométriques et triangles équilatéraux qui font sens par rapport à son travail sur l’homme de Vitruve et le traité De architectura. On retrouve également le clocher d’une église (travail architectural sur lequel il ouvrait à Milan) ou encore une observation pointilleuse de l’ondulation de l’eau.

Cette page illustre l’art de DeVinci et explique sans-doute sa maîtrise de plusieurs domaines : tout était lié. Chaque domaine qu’il étudie fait partie d’un tout, d’un ensemble observable : la Nature à qui il accorde une importance toute particulière.

Ceci me rappelle une image publiée par David Perell dans son article sur le People Driven Learning : tous les domaines s’interconnectent, le génie est de savoir les raccorder.

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La flexibilité dans la prise de note

On pourrait avoir l’impression que DeVinci cherchait la flexibilité dans sa prise de notes.

Sur le long terme et quand ses volumes étaient remplis, il n’hésitait pas à retourner travailler ses notes et même changer très régulièrement des pages pour réunir certaines observations dans d’autres carnets.

Avant même que l’on ait compris l’esprit humain DeVinci optimisait son outil de prise de note au fonctionnement du cerveau : il utilisait des liens.

DeVinci interconnectait ses notes et permettait à son esprit de pouvoir raccorder des informations et développer des connaissances croisées.

Je pense que c’est là tout l’art de Léonard DeVinci.

L’observation scientifique empirique nourrissait son art fidèle à la réalité qui lui-même nourrissait son observation de la nature et de certaines lois géométriques.

Aujourd’hui il est devenu très facile de créer ce genre de système avec des outils tels que Notion, Roam, Obsidian. Je ne peux que vous inviter à le faire.

Croiser toutes ses connaissances

C’est exactement l’idée de David Perell à travers le Personal Monopoly. Nous devons devenir uniques sur un marché de spécialistes standardisés : cela passe par l’union de tous nos savoirs.

Nous quittons une ère industrielle standardisée pour entrer dans une ère ou la différenciation et l’innovation prime.

Pour atteindre cette différenciation il est impératif de devenir unique et pour cela il faut être capable d’unifier nos passions, nos lubies, nos réflexions dans un seul et même système afin de permettre à notre cerveau de croiser nos idées.

Je pense sincèrement au retour des polymaths et je pense que nous vivons une nouvelle renaissance. Nous pouvons dès à présent nous inspirer de Léonard de Vinci et ajouter suffisamment de flexibilité à notre système de saisie de note pour que nos idées s’entremêlent.

Pour aller plus loin je vous propose certains articles et je vous proposerai bientôt mon propre système.

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