Les origines du penny loafer
Lors de l’âge d’or du style masculin, l’homme s’habille selon le degré de formalisme attendu par les événements du jour. Derby ou Richelieu, voilà le choix. Flusser nous rappelle que porter un mocassin avec une tenue formelle tenait du faux pas. Ce n’est plus le cas de nos jours.
Les années 60-70 ont permis de populariser le « Loafer ». Pourtant, si cette période marque l’avènement du mocassin et ses déclinaisons actuelles, nous devons remonter encore 40 ans en arrière pour identifier sa véritable origine.
Le mocassin, résolument Américain, est rapporté par des Norvégiens
Le mocassin tel qu’on le connait, appelé slip-on en anglais, soit la chaussure que vous enfilez (opposé au laçage) vient des chaussures en peau des Indiens d’Amérique. Paradoxalement, ce ne sont pas les Américains qui l’ont modernisé.
Les pêcheurs norvégiens, en manque de poisson, fabriquaient des chaussures paysannes pour se renflouer. Durant les années 30, ils commencèrent à en exporter à Londres. Les Américains en séjour dans la capitale de l’Empire britannique redécouvrent ces souliers informels et confortables. Ces derniers rapportent le concept aux US et la société G. H. Bass les modernise puis les enregistre au nom de Weejun. Pendant les 20 années qui suivirent, le loafer se cantonne au week-end et à la maison.
Un mocassin pour téléphoner
À Yale, Harvard ou encore Columbia, le mocassin accompagne le nouveau style Preppy des étudiants de l’Ivy League au cours des années 50. Il gagne ensuite l’élite politique de la côte est dans les années 60.
C’est dans l’Ivy League que le penny loafer tire son patronyme. Les jeunes étudiants qui souhaitent téléphoner à leurs parents insèrent le montant d’un coup de téléphone dans la « boucle » du mocassin : un penny. Le penny loafer est né.
Après l’élite politique, c’est l’élite financière de Wall Street qui s’approprie ce soulier dans les années 70-80. La réinterprétation italienne du mocassin, celle de Gucci à mors, est au pied de tous les traders à New-York.
Les différents modèles de penny loafers
Si le penny loafer est très clair dans notre imagination (chaussure au bout arrondi en cuir lisse ou suédé, noir ou marron) certaines marques ont tenté de modifier sa ligne pour en créer un soulier bien plus élégant.
Un mocassin de type « penny loafer » au bout arrondi, le modèle traditionnel de ce loafer, conférera résolument un style Ivy League.
En revanche, certains fabricants comme Carmina vous proposeront des modèles de loafers avec une ligne plus épurée et un bout plus fin et raffiné. Ces modèles procureront une allure plus habillée et formelle avec un style italien marqué.
Fiez-vous à vos envies !
Les matières du Penny Loafer
Le penny loafer ou mocassin est une chaussure en cuir. Traditionnellement, vous retrouverez ces mocassins en cuir suédé ou en cuir lisse de veau. Pour les plus aventuriers, vous pourrez retrouver votre paire de mocassins en cuir exotique que je n’aborderai pas ici.
Daim ou cuir suédé
Le daim offre une touche de décontraction à votre paire. Ce modèle sera agréablement porté dans une tenue casual, le week-end ou l’été sans chaussettes.
Cuir de veau lisse,
Les mocassins en cuir lisse, marron ou noir, sont des chaussures associant habillement et décontraction. Vous pourrez facilement les porter avec un costume ou dans une tenue casual chic pour apporter une touche d’Ivy League.
Les détails du penny loafer
La semelle
Semelle cuir
Semelle traditionnelle du penny loafer, la semelle cuir est le choix le plus habillé.Semelle gomme : la semelle gomme sera habillée ou décontractée. Elle conviendra autant à un mocassin en cuir lisse qu’un mocassin en cuir suédé.
Semelle caoutchouc
la semelle en caoutchouc est fine et anti-dérapante, elle demande peu d’entretien. D’un point de vue « design », j’ai tendance à préférer une semelle en cuir pour un look plus formel et une semelle gomme pour plus de décontraction. Je n’apprécie pas particulièrement la simple semelle caoutchouc.
Semelle gomme
La semelle gomme sera habillée ou décontractée. Elle conviendra autant à un mocassin en cuir lisse qu’un mocassin en cuir suédé.
Semelle commando
Certaines maisons proposent désormais une semelle commando. Je trouve ce format intéressant. La semelle commando vient briser l’aspect « bourgeois » et précieux du penny loafer et lui offre un style novateur rare. Porté dans une tenue chic et décontractée, ce loafer devient un redoutable objet de style.
Le montage du mocassin
Blake
Le penny loafer est traditionnellement cousu en Blake. Cette méthode de montage des chaussures évite l’emploi d’une trépointe et rend l’ensemble de la chaussure plus fin. Cependant, le montage Blake offrira une moins bonne isolation à l’humidité et permettra moins de ressemelages que son grand-frère, le cousu Goodyear ou trépointe.
Goodyear ou trépointe
Aujourd’hui, nous découvrons des mocassins avec une semelle cuir, gomme ou commando en caoutchouc. Ces chaussures sont surtout réalisées en Goodyear, c’est-à-dire avec une seconde couture sur la trépointe. La première et la tige sont cousues ensemble sur la trépointe puis cette dernière est ensuite cousue à la semelle. Ces deux coutures isolent mieux le pied du sol et de l’humidité, et facilitent par ailleurs le ressemelage : les coutures de la semelle et de « l’ensemble de la chaussure » sont désolidarisées.
La couture sur le plateau
Sur le penny loafer, vous retrouverez une couture sur le plateau des mocassins. Cette couture provient de l’association de deux empiècements de cuir, elle assouplit l’ensemble et donne au pied plus d’aisance et plus de confort. Chez les maisons sérieuses, cette couture est réalisée à la main et offre plus de personnalité au soulier.
Choisir la taille de son penny loafer
En général, les marques vous conseilleront de sélectionner votre pointure ou une demi-pointure inférieure à la vôtre. Pour les pieds fins, les mocassins peuvent être difficiles à porter : sans laçage, un pied trop étroit ne remplira pas assez la chaussure et le mocassin tombera. Une pointure inférieure rendra votre paire de loafers trop petite par rapport à la longueur de vos pieds.
Consultez le guide des tailles de la marque et n’hésitez pas à les contacter après avoir pris la mesure de votre pied.
La couleur de votre penny loafer
No Brown In Town. Les puristes vous harcèleront avec cette maxime. À l’inverse, certains blogueurs mode vous diront de bannir le noir. En réalité, que vous preniez un mocassin en daim ou en cuir marron, noir ou encore bordeaux, peu importe. Concernant la couleur, aucune règle établie n’existe, prenez le modèle que vous appréciez et dont vous avez besoin. Privilégiez simplement les couleurs sombres à noir en soirée.
En revanche, pour une paire de mocassins polyvalents, je vous recommanderai un cuir marron relativement sombre ou alors un cuir de couleur bordeaux. Un tel modèle sera sublimé en journée et pourra aisément être porté en soirée